La transformation numérique, les scandales en cybersécurité et l’entrée en vigueur de la Loi 25 au Québec ont profondément modifié la perception des parents quant à la protection des renseignements personnels. Ce changement de paradigme commence à se faire sentir dans les centres de la petite enfance (CPE), où les directions devront bientôt composer avec une pression croissante de la part des familles.
Des parents mieux informés, donc plus exigeants
Autrefois peu au fait des rouages entourant la gestion des données personnelles, de plus en plus de parents s’informent, questionnent et revendiquent une transparence accrue de la part des institutions qui prennent soin de leurs enfants. En tête de leurs préoccupations : la collecte, l’utilisation, la conservation et la communication des renseignements sensibles comme les dossiers médicaux, les informations sur le développement de l’enfant, les coordonnées familiales ou les photos diffusées sur les plateformes numériques du CPE.
Une loi qui change la donne
Avec la mise en vigueur progressive de la Loi 25, les obligations légales des CPE se sont multipliées : désignation d’un responsable de la protection des renseignements personnels, politique de confidentialité accessible, consentement explicite pour certaines utilisations des données, gestion des incidents de confidentialité, etc. Cette loi, bien qu’essentielle, place les directions de CPE dans une position délicate : elles doivent jongler avec la conformité, les attentes croissantes des parents, et les ressources limitées de leur organisation.
Une pression qui pourrait devenir organisationnelle
Les directions constateront rapidement que la pression parentale ne se limitera pas à quelques courriels de parents inquiets. On peut anticiper des demandes formelles d’accès aux renseignements détenus sur leur enfant, des questionnements sur les plateformes technologiques utilisées, et même, dans certains cas, des plaintes à la Commission d’accès à l’information.
Ce contexte pousse les gestionnaires de CPE à revoir leurs pratiques, à sensibiliser leur personnel, et à s’outiller adéquatement pour éviter d’être pris au dépourvu. Ignorer cette pression émergente pourrait nuire à la relation de confiance avec les familles et exposer l’organisation à des risques juridiques non négligeables.
Une opportunité déguisée
Plutôt que de voir cette pression comme un fardeau, il serait judicieux de la considérer comme une opportunité d’améliorer les pratiques de gouvernance informationnelle, de former les équipes, et de renforcer la culture de confidentialité au sein des CPE. Les directions qui sauront anticiper les préoccupations parentales, communiquer de façon proactive et démontrer leur sérieux à l’égard de la vie privée, en sortiront renforcées.