Je suis de plus en plus perplexe.
Depuis l’entrée en vigueur progressive de la Loi 25, je m’attendais à voir un certain éveil, une mobilisation, ou au moins un peu d’intérêt du côté des entrepreneurs, des OBNL, des gestionnaires. Mais non. Le sujet passe sous le radar. Peu de questions, peu de discussions, peu d’actions concrètes. Comme si ce n’était pas si important.
Et c’est là que ça me dérange.
On me dit : « C’est normal, on roule tous à 118 sur l’autoroute, ce n’est pas si grave. »
Sauf que là, on ne parle pas de vitesse.
On parle de renseignements personnels. De données confidentielles. De traces numériques que des gens nous confient avec l’idée qu’on va les protéger.
Et pourtant, on traite tout ça avec une désinvolture étonnante. Comme si le fait d’avoir un site web, une infolettre, une base de données clients ou un formulaire d’inscription n’impliquait aucune responsabilité. Comme si ça allait de soi.
Ce n’est pas juste une affaire juridique
Oui, la Loi 25 est une loi. Et oui, elle impose des obligations. Mais le vrai enjeu est ailleurs.
Ce dont il est question ici, c’est de respect et de confiance.
Lorsqu’une personne vous donne son adresse courriel, son nom, parfois même son numéro de téléphone ou d’autres informations sensibles, ce n’est pas un geste anodin. Elle vous fait confiance. Elle vous donne quelque chose de personnel, en échange de… quoi, au juste ? Une infolettre ? Une promesse de service ? Une expérience client fluide ?
Et en retour, vous avez la responsabilité de protéger cette donnée comme si c’était la vôtre.
Une occasion de se démarquer
Si tout le monde s’en fout… tant mieux.
Ce sera plus facile pour ceux qui, eux, prennent ça au sérieux.
Car à l’heure où les cyberattaques se multiplient, où les scandales liés aux données émergent chaque semaine, les organisations qui investissent dans la protection de la vie privée seront celles auxquelles on fera confiance demain.
Et dans un monde où la confiance est une monnaie rare, c’est un avantage compétitif puissant.
Il est temps de changer de perspective
Il ne s’agit pas de cocher une case pour « être conforme ».
Il s’agit d’intégrer une nouvelle culture, où chaque donnée collectée est traitée avec soin.
Où la transparence n’est pas un fardeau, mais une valeur.
Où la cybersécurité n’est pas un poste de dépense, mais un pilier de croissance durable.
Alors oui, on peut continuer à faire semblant que ça ne nous concerne pas. Jusqu’au jour où une fuite de données, une plainte ou une perte de confiance vient frapper à notre porte.
Ou… on peut choisir d’agir maintenant. Pour les bonnes raisons.